Science en Bibliothèque
Au XIXe siècle on parlait de « science populaire », « d’astronomie populaire ». Actuellement on utilise plutôt les termes de « diffusion de la culture scientifique ».
Aujourd’hui, la science n’a plus une image aussi positive qu’elle a pu avoir jusque dans les années 1950. Les causes de ce discrédit : Tchernobyl, Bopal, Hiroshima, le réchauffement climatique…
Le grand public se détourne d’une science instrumentalisée et intéressée : les sujets de recherche sont liés au marché, ont veut des résultats…
Il faut renouer avec la curiosité et le plaisir de la science…
Quelques Chiffres :
Les publications de livres de sciences et techniques pour adultes représentent :
6 % des titres publiés
2 % des exemplaires publiés
1,6 % des livres vendus
5,3 %du chiffre d’affaire de l’édition
7,5 % des collections des bibliothèques publiques
Les emprunts en bibliothèque :
Secteur Adulte | Secteur Jeunesse | |
Le + emprunté |
Animaux ; santé, diététique ; jardinage ; informatique | Animaux ; agriculture, élevage ; Botanique ; géologie |
Le - emprunté |
Sciences de la terre, géologie ; mathématiques, physique, chimie ; biologie |
Informatique |
Les livres scientifiques pour la jeunesse :
L’enfance est l’âge d’or de la curiosité.
1658 : Coménius fait paraître l’Orbis sensualium pictus (Le Monde visible en images ). Le célèbre philosophe, théologien et pédagogue tchèque, pour qui «l’image est la forme du savoir la plus intelligible aux enfants », est l'auteur de ce qui est considéré comme le premier manuel illustré destiné aux enfants. Prototype de l'abécédaire à figures, l'Orbis sensualium pictus est constitué de gravures accompagnées d'un titre qui en résume le contenu et d'une légende qui décrit les objets représentés. Son succès fut très grand, et ses traductions nombreuses.
http://www.grexlat.com/biblio/comenius/index.html
consulter l’Orbis sensualium pictus (en latin)
Collections scientifiques pour la jeunesse :
- Les collections proposées aux enfants ont une apparence très souvent scolaire. Par ailleurs, certains sujets sont surreprésentés (dinosaures, volcans…), tandis que d’autres, moins vendeurs, sont peu ou pas édités…
- Actuellement, les livres documentaires sont complémentaires avec d’autres techniques (la presse, la télévision, Internet…).
- Les illustrations tiennent une grande place dans les documentaires jeunesse : l’image est parfois plus facile d’accès pour comprendre un phénomène. Mais en contrepartie, les documentaires sont souvent vite dépassés visuellement, car démodés. Néanmoins, certains ouvrages jeunesse sont des chefs-d’œuvre de l’illustration…
- Pratiquement toutes les maisons d’éditions éditent des documentaires scientifiques, mais très peu s’y consacrent uniquement (Le Pommier, Le Pôle…) .
Le Père Castor reste une référence en la matière pour toute une génération…
Quelques titres :
- Jeux mathématiques. Mitsumasa Anno (Père Castor Flammarion)
- La vie une histoire de l’évolution. Steve Jenkins (a reçu un prix pour l’illustration)
- Angelo le messager des étoiles. Béatrice Deru-Renard, Hans Ulrich Osterwalder
- Histoire d’un ruisseau. Elisée Reclus. Ed Plume de Carotte
Les livres scientifiques adultes :
Face à l’avidité de savoir et la crainte de ne pas comprendre, l’auteur va appliquer différentes stratégies de séduction : simplicité et honnêteté du propos, absence de paternalisme, communiquer un enthousiasme…
Un livre réalisé par un scientifique a de meilleures chances de succès.
Le livre reste le format usuel de vulgarisation scientifique, il n’a pas encore été détrôné par les autres médias. (Internet : il y trop d’informations par forcément structurées, les revues doivent vendre et se consacrent à des sujets plus ou moins racoleurs…)
Critères de lisibilité :
> Titre : un titre adéquat, qui interpelle, bref, mi-sérieux / mi-amusant, mystérieux… le titre doit donner envie d’ouvrir la couverture du livre
ex : Patience dans l’Azur. Hubert Reeves
> Le développement du propos doit être cohérent, assez court, l’auteur doit employer des mots courants, il faut de la redondance (ce qui n’est pas compris sous une forme, passe parfois mieux dit d’une autre manière).
La narration doit suivre la progression, avec des récapitulatifs à chaque étape.
Importance de l’illustration ?
Cela relève d’un choix éditorial. Certaines collection vulgarisent sans aucune image (Les Petites Pommes du Savoir). Si l’illustration peut faciliter la compréhension, dans certains cas elle freine plutôt la lecture…
Au XVII, Coménius avec son Orbis sensualium pictus prone l’utilisation des images pour la vulgarisation scientifique. Au XVIII et XIXe siècles les explorations fascinent, chaque expédition embarque son propre illustrateur (Darwin,…). Au XIXe siècle on voit fleurir les illustrations d’appareillages.
Les belles illustrations séduisent toujours le grand public.
L’ordinateur a permis de franchir une nouvelle étape : les anciennes images ne faisaient qu’observer un phénomène, l’ordinateur permet de simuler des modèles pour des sujets difficilement appréhendable (4e dimension, théorie des cordes…).
- Paysages des Sciences. Michel Serres.
Sur l’imagerie scientifique, avec les question que ces illustrations peuvent poser (philosophiques, scientifiques…)
« les vérités de la science n’étant guère immédiates, les scientifiques ont appris à se méfier de l’évidence des images, tout en admettant avoir du mal à se passer d’elles. » (p 46)
Critères d’une bonne image :
> être facilement compréhensible
> avoir un objectif propre identifié
> être quasi-autonome
> entretenir néanmoins une symbiose avec le texte
Critères d’une bonne légende :
> exhaustivité vis à vis des caractéristiques de l’image
> ne pas faire doublon avec l’image
> compréhension au premier degré
> une certaine autonomie vis à vis de l’image
- Evolution. Jean-Baptiste de Panafieu. (photos d’art)
- Le ciel, un jardin vu de la Terre. Laurent Laveder. Ed Belin (astronomie, photos d’art)
- La Mathématique du chat. Daniel Justens, Philippe Geluck.
Les éditions de poche : court, facilement transportable, prix abordable
Que Sais-Je ?, Le Pommier, collection spécifique d’Acte Sud…
Les beaux livres :
De nombreuses maisons d’éditions proposent des beaux livres. C’est un secteur important de l’édition scientifique car l’image séduit. Il y toujours eut un public pour ces livres, en général plutôt bourgeois et lettré…
Vie pratique et santé :
Les guides santé ont beaucoup de succès ainsi que ce qui touche au bricolage : les lecteurs s’approprient un savoir technique normalement réservé aux professionnels (électricité…)
Liens entre fiction et science :
La Science Fiction (SF)
- Face aux feux du soleil. Assimov
- SF : la science mène l’enquête. Roland Lehoucq. Ed Le Pommier (les phénomènes présents dans les livres SF décortiqués par un scientifique : téléportation,…)
Littérature générale à caractère scientifique :
Les romans policiers véhicule facilement les théories scientifiques : les enquêteurs utilisent des méthodes scientifiques pour résoudre les affaires criminelles.
- Les enquêtes de Sherlock Holmes.
- Le Nom de la Rose. Umberto Ecco.
- Denis Guedj utilise les mathématiques dans ses romans policiers : Zéro, Le Théorème du Perroquet, Les Cheveux de Bérénice, Le Pavillon des hommes.
- Virginie Langlois : La Grande Eclaire, Les Sabliers du Temps…
- La Théorie des Cordes. José Carlos Somoza.
Science et Histoire :
- La Guerre du Feu. Rosny-Laîné
- Le Nom de la Rose. Umberto Ecco.
- L’Echelle de Mr Descartes. Frédéric Serror
Biographies :
- Les Bâtisseurs du ciel. Jean-Pierre Luminet
Peu de collection de romans sont spécifiquement dédiées à la science.
Il existe la collection « Roman plus » aux éditions Le Pommier, où les auteurs sont des scientifiques. Mais les scénarios sont un peu artificiels et ne servent que des prétexte à des présentations scientifiques…
Edition régionale
Principaux thèmes : écologie, botanique, zoologie, plantes médicinales
L’un des problèmes de l’édition régionale en Alsace : elle est très centrée sur Strasbourg.
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