Kamishibaï : le théâtre de papier...

Publié le par Médiathèque de Soultz


Mot d’origine japonaise, de "kami", papier et  "shibaï", théâtre.
C'est une sorte de petit théâtre ambulant, où l'on fait défiler les images pour raconter une histoire. En général il n'y a pas plus de 12 planches pour ne pas fatiguer les auditeurs. Les dessins doivent pouvoir être vus à distance, ils sont donc souvent simples et colorés...

 

Historique

Le kamishibaï est né au Japon, au VIIe siècle. Les bonzes parcouraient alors le pays pour convertir les Japonais au bouddhisme. Ils utilisaient des illustrations, peintes sur des rouleaux de toile ou sur des planches en carton glissées dans un cadre en bois qu’ils portaient sur le dos.


L’arrivée du cinéma au XXe siècle, obligea des dizaines de milliers d’artistes employés dans les théâtres d’ombres (joués la nuit) à se reconvertir. Ils eurent l’idée d’utiliser le kamishibaï pour continuer à raconter leurs histoires en plein jour. Le premier kamishibaï pour enfant fut créé dans les années 1920. Le succès fut immédiat : on comptait 3 millions de conteurs dans le pays en 1937.

 

 

Dans les années 50, le kamishibaï était si populaire que la télévision a été initialement dénommé Denki kamishibai, ou "kamishibaï électrique." Mais, avec l'enrichissement du Japon, le kamishibaï a été peu à peu associé à la pauvreté et l'arriération.

Le bruit des moteurs, les encombrements de la vie moderne, l’arrivée de la télévision entraîna la disparition des conteurs. C’est alors que l’Instruction Publique Japonaise s’intéressa à l’aspect pédagogique de cette technique, utilisée essentiellement pour l’apprentissage de la lecture. Actuellement, chaque classe enfantine ou élémentaire est équipée de cet outil.

 

Les Gaïtos (conteurs)  

 

    Les conteurs de Kamishibaï ou gaïtos parcouraient les quartiers et les villages à vélo. Le conteur attachait sur le porte-bagages de son vélo la boîte laquée, emportait dans sa sacoche trois jeux d'histoires, accrochait à son guidon un panier rempli de beignets sucrés et de friandises à base de patates douces.
Arrivé à un square, il coinçait la béquille de son vélo. Pour annoncer son arrivée, il utilisait deux claquettes de bois, appelées hyoshigi. Attirés par ce bruit, les enfants s'asseyaient autour du vélo. Le conteur vendait les friandises. Les enfants ayant acheté des bonbons prenaient les meilleures places à l'avant. Puis il racontait deux histoires et demi : "Si vous voulez savoir la suite, venez demain à telle heure!" et il repartait...
Kamishibaï dans un parc japonais    

 

 

Principe 

 

1. Face à l'auditoire, on lit le texte de la première image, écrit au dos de la dernière image.
2. Lorsque le texte est fini, on fait glisser l'image 1 avec sa main droite.
3. L'image 2 apparaît.
4. On lit le texte de l'image 2 écrit au dos de l'image 1.
5. On continue jusqu'à ce que l'histoire soit finie. 

 

Une histoire de pois...

 

 

 

Pour prolonger...

 

Le Bonhomme Kamishibaï
Allen SAY, L'Ecole des Loisirs, 2007
(Disponible à la Médiathèque)

 

Liens Internet :

http://lekamishibai.blogs.letelegramme.com/

Fabriquer un Kamishibaï

 

 Vidéos nippones...
   
 
Histoires de chats...   Bulle japonaise...

 

Le hyoshigi
   
Le hyoshigi est un instrument de musique japonais, composé de deux morceaux de bois ou de bambou qui sont reliés par une fine corde ornementales. Les hyoshigi sont utilisés dans les théâtres traditionnels au Japon pour annoncer le début d'une performance, et aussi par les conteurs de kamishibaï pour annoncer leur arrivée. Les claquettes sont jouées ensemble ou sur le sol. Ils sont frappés, d'abord lentement, puis de plus en plus vite.
On peut en voir un exemple dans les vidéos nippones ci-dessus...